MANGAFIL : une aventure éditoriale en francophonie
Le Centre BD de la Ville de Lausanne met en lumière l’arrivée et le succès du manga en Europe francophone, dans une exposition riche d’albums collectors et de magazines mythiques issus de son exceptionnelle collection.
Aujourd’hui, une bande dessinée achetée sur deux est un manga ; un livre acheté sur quatre est un manga. En 2023, près de 40 millions d’exemplaires étaient vendus en France, faisant du pays le deuxième plus gros consommateur de mangas, après le Japon. Depuis une vingtaine d’années, la bande dessinée japonaise s’est imposée sur les rayons des librairies francophones avec des séries comme Naruto, Akira, Nana ou One Piece, pour n’en citer que quelques-unes.
Si le succès commercial est fulgurant dès les années 2000, les débuts de cette aventure éditoriale sont pourtant timides à la fin des années 1970, alors que Goldorak et Candy débarquent dans les foyers des jeunes francophones. L’engouement de la jeunesse, à travers le petit écran, est immédiat vite appuyé par une production commerciale d’albums et de produits dérivés. Mais les milieux de l’édition, eux, tâtonnent sur l’adaptation francophone des mangas, jusqu’au début des années 1990 : sens de lecture, graphisme des bulles et des onomatopées, couleurs versus noir/blanc, format du document… c’est un modèle d’un tout autre genre à poser sur papier, avec plus ou moins de succès. Et, à l’inverse des bandes dessinées occidentales à la production lente et artisanale, le manga est une industrie très performante au Japon où les séries sont souvent fabriquées à un rythme intensif pour un produit bon marché.
Albums, magazines, presse et autres médias, nombreux sont les témoins de cette aventure éditoriale hors normes. Des premières traductions aux adaptations modernes, étroitement liées aux habitudes de consommation et à l’évolution du marché du livre, l’exposition du Centre BD de la Ville de Lausanne pose les jalons d’une aventure sans fin.
MANGAFIL : une aventure éditoriale en francophonie fait écho à l’exposition de la Bibliothèque Cantonale et Universitaire de Lausanne, au Palais de Rumine du 5 mai au 25 octobre 2025, consacrée au magazine vaudois « Le Crie qui tue » (1978-1981), première revue en français spécialisée dans la publication de mangas.
image : Détail de la couverture de Télé Junior, n° 19, 7 mars 1979 © Centre BD de la Ville de Lausanne, tous droits réservés
Commissariat
Sophie Pujol et Estelle Gautschi
Scénographie
Bertrand Emaresi – cosmotype
Partenaire
Centre BD de la Ville de Lausanne
Lieu
-
La Rasude (Pl. de la Gare 1, 1003 Lausanne)
Infos pratiques
-
Entrées gratuites les vendredis
-
Entrées payantes les samedis et dimanches
-
Ouverture des expositions de 10h à 18h