Les Lauréat·es du Prix BDFIL-Caran d’Ache

Dans le cadre de sa thématique annuelle, les sciences, BDFIL renforce son engagement auprès des artistes emérgent·es avec le « Concours pour la relève. Prix BDFIL – Caran d’Ache » et une grande exposition qui lui est dédiée. En association avec Caran d’Ache et l’Espace des inventions, le thème du concours n’était autre que la formule toute trouvée : Eurêka!

Le concours était ouvert du 6 février au 1er juin, à toute personne de 15 ans et plus, domiciliée en Suisse ou à l’étranger et dont le travail n’avait jamais été publié sous forme d’album ou de manière régulière dans un média à grand tirage, y compris les blogs hébergés et/ou relayés par des revues ou éditeurs en ligne. 131 participant·es venues de 29 pays ont participé aux « Concours pour la relève. Prix BDFIL – Caran d’Ache ». 

Le jury, qui s’est réuni le 22 juin dernier, était composé de : Étienne Lécroart (auteur, Président), Jean-Philippe Kalonji (auteur, représentant de Caran d’Ache), Julie Mougel (Éditions Antipodes), Alexandre Praz (Espace des inventions), Sophie Pujol (Centre BD de la Ville de Lausanne), Maëlys Tirehote-Corbin (UNIL, membre du GrEBD), Lena Würgler (journaliste d’ESH média) et Elena Esen (BDFIL).

1er prix

Marius Segond (1990, France)

Marius Segond est un illustrateur et dessinateur de bandes dessinées depuis maintenant 3 ans, à la suite d’une reconversion professionnelle. Dans son atelier à Bagnolet, à côté de Paris, il dessine principalement sur tablette graphique, notamment pour la partie colorisation. Dans ses BDs, Marius Segond aime utiliser l’humour et pousser à l’absurde certaines situations. Il s’intéresse beaucoup à la sérigraphie et la risographie, d’où l’importance pour lui d’obtenir un résultat final imprimé. Il a participé à différents concours de BD et a eu l’opportunité d’illustrer certaines revues, comme Gros GrisSamandal Comics ou encore Moules-Frites. @mariussegond

Pour la qualité des différents rythmes et registres graphiques mobilisés dans cette planche et mis au service de l’humour. Mais aussi pour son choix d’impression en risographie deux couleurs, jouant sur les tons pastel et fluos ainsi que la qualité du dessin à la fois rétro et moderne. Pour la chute, splendide.

2e prix

Rui Sousa Pinto (1974, Portugal)

Rui Sousa Pinto dessine, et ne sait pas vraiment depuis quand. Aux sérieux dessins d’enfance se succèdent les projets de jeunesse – des bandes dessinées sans but précis. Une licence en architecture, achevée en 2000, et plus de vingt ans de labeur dans ce domaine lui ont permis de se spécialiser dans les dessins de têtes sans corps et de petits bonshommes, sur des nappes de papier, en marges des notes de réunion et sur d’autres supports prédestinés à la poubelle… Quelques-uns survivent, en attendant l’exécution ou bercés d’illusions. Ses aspirations, en cinq points ? : 1. Trouver quoi dire; 2. Vouloir le dire en BD; 3. Persister; 4. Persister à persister; 5. ?

Pour l’hommage à la bande dessinée classique qu’illustre ce projet, dans son évolution graphique et stylistique et jusqu’aux onomatopées. Mais également pour le décalage entre la réalité d’un concours et l’autodérision, la mise en abyme de l’insatisfaction de l’artiste symbolisée par la chute.

3e prix

Kajetana Fidler- Jaccottet (1979, Suisse)

Kajetana Filder-Jaccottet vit en Suisse depuis 2009. Diplômée en lettres et en sciences des religions, elle est autodidacte en dessin. Quand elle était petite, elle rêvait d’être peintre ou réalisatrice de films. Dessiner des BDs permet de faire un peu des deux, donc réaliser ses rêves d’enfance. En 2011, elle publie une BD-recettte de cuisine dans le recueil « They Draw and Cook » aux Etats-Unis. En 2021, elle participe à une exposition collective dans le cadre de BDFIL à Lausanne. Elle a également été invitée par le collectif La Bûche pour participer à leur nouveau fanzine de l’année prochaine, et elle s’en réjouit. Ce que Kajetana Filder-Jaccottet aime raconter, c’est surtout l’extraordinaire de l’ordinaire et la poésie du quotidien, avec une touche d’absurde et d’onirisme. @kajetanafidler

Pour la cohérence de cette planche, entre la fragilité du trait et l’histoire d’une vie qui font communiquer le dessin et le récit. Pour l’harmonie des couleurs à l’aquarelle. Pour la poésie qui se dégage de cette planche et la subtilité des différentes interprétations possibles.

image : de gauche à droite, Kajetana Fidler-Jaccottet, Marius Segond, Rui Sousa Pinto © Fabrice Jaccottet